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1639-1759

Évangéliser et éduquer les filles en Amérique française

Tours, France

Le 19 février 1639, Marie de l’Incarnation et Madame de la Peltrie se rencontrent. Neuf jours plus tard, elles partent de Tours vers Paris en compagnie d’une deuxième ursuline, sœur Marie de Savonnières de Saint-Joseph.

Dieppe, France

Les derniers préparatifs ont lieu à Dieppe avant le grand départ. C’est le 4 mai 1639, à bord du voilier St-Joseph, que les Ursulines et les Augustines entreprennent le long voyage de trois mois qui les amènera en Nouvelle-France.

Paris, France

C'est en 1639, lors du passage de Marie de l'Incarnation à Paris avant son grand départ, que le Roi Louis XIII signe l'autorisation d'ériger une école et un monastère en Nouvelle-France.

Nouvelle-France

Le 31 juillet 1639, les Ursulines arrivent à l’Ile d’Orléans, à Sainte-Pétronille. On les accueille au port de Québec le 1er août au matin.  

Québec, première maison

En 1639, les Ursulines s’installent dans une maison qu’elles louent à la Compagnie des Cent-Associés, en Basse-Ville de Québec. Sans tarder, elles accueillent leurs premières pensionnaires et se mettent à l’étude de la langue des « Sauvages ».

Québec, premier Monastère

Le 21 novembre 1642, les Ursulines entrent dans leur monastère et ouvrent la première école au pays pour l'éducation des filles.

Monastère des Augustines

Deux incendies majeurs frappent le monastère. Le premier en 1650 et le second en 1686. Dans les deux cas, les Ursulines se réfugient chez les Augustines puis dans la maison de Madame de la Peltrie où elles trouvent un lieu de résidence temporaire.

Trois-Rivières

En 1697, le deuxième évêque de Québec, Mgr de Saint-Vallier, demande aux Ursulines de Québec de fonder un monastère à Trois-Rivières où les religieuses auront pour mission à la fois l’éducation des jeunes filles et le soin des malades.

Le voyage et l’établissement

Le 19 février 1639, Marie de l’Incarnation et Madame de la Peltrie se rencontrent. Neuf jours plus tard, elles partent de Tours vers Paris en compagnie d’une deuxième ursuline, sœur Marie de Savonnières de Saint-Joseph. À Dieppe, où les derniers préparatifs avant le grand départ sont entamés, sœur Cécile Richer de Sainte Croix, ursuline de cette ville les rejoint après avoir été désignée pour la fondation. Sont aussi de la traversée : Charlotte Barré, servante de Madame de la Peltrie, qui deviendra la première professe ursuline du Canada sous le nom de sœur Saint Ignace, et trois sœurs Augustines : Marie Guenet de Saint-Ignace, Anne Le Coindre de Saint-Bernard et Marie Forestier de Saint- Bonaventure. Le 4 mai 1639, le voilier Saint-Joseph lève l’ancre vers la Nouvelle-France.
Le voyage dure trois mois durant lesquels de rudes épreuves attendent les voyageuses. Enfin, le 1er août 1639, les Ursulines et les Augustines débarquent à Québec et sont accueillies avec tous les honneurs par le gouverneur et la jeune colonie.
Les Ursulines s’installent dans une maison qu’elles louent à la Compagnie des Cent-Associés, en Basse-Ville de Québec. Sans tarder, elles se mettent à l’étude de la langue des « Sauvages ». Un mois après leur arrivée, elles reçoivent déjà des pensionnaires indiennes ainsi que des externes françaises. En 1642, le monastère de pierre – l’un des seuls bâtiments de la colonie qui soit bâti avec ce matériau – est terminé et les Ursulines en prennent possession. Pour sa part, Madame de la Peltrie s’est fait construire une maison attenante au monastère. Les Constitutions et Règlements de Québec, qui encadrent la vie des religieuses, sont rédigés peu après, tenant compte de la situation de la communauté. Les Ursulines, bien que cloîtrées, demeurent ouvertes à ce qui advient dans le pays, grâce aux nombreux visiteurs qui s’arrêtent au parloir. En tant que supérieure, Marie de l’Incarnation reçoit ainsi non seulement les missionnaires jésuites, les parents des petites pensionnaires, les « habitants » de la colonie, les commis de la traite des fourrures, mais aussi les gouverneurs et intendants venus lui demander conseil.

Épreuves et tragédies : 1650-1690

Deux incendies majeurs frappent le monastère. Le premier en 1650 et le second en 1686. Dans les deux cas, les Ursulines se réfugient chez les Augustines puis dans la maison de Madame de la Peltrie où elles trouvent un lieu de résidence temporaire. Chaque fois, la population, les autorités de la colonie, les Augustines et les Jésuites rassemblent assez de matériel pour que les Ursulines puissent repartir à neuf rapidement.
D’autres épreuves s’ajoutent : épidémie de petite vérole, menace des Iroquois, martyre de plusieurs Pères jésuites, sans parler des conditions de vie difficiles. Les décès se succèdent : d’abord Mère St-Joseph (1652), puis Madame de la Peltrie (1671) et à son tour Marie de l’Incarnation s’éteint le 30 avril 1672 à l’âge de 72 ans. Sœur Cécile de Sainte-Croix, la dernière fondatrice ursuline meurt en 1687.

Accalmie et développement : 1690-1754

En 1697, le deuxième évêque de Québec, Mgr de Saint-Vallier, demande aux Ursulines de Québec de fonder un monastère à Trois-Rivières où les religieuses auront pour mission à la fois l’éducation des jeunes filles et le soin des malades.
Trois religieuses de Québec arrivent le 10 octobre 1697 : Mère Marie Drouet de Jésus, première supérieure des Ursulines de Trois-Rivières, Mère Marie Le Vaillant de Sainte-Cécile, assistante et Sœur Françoise Gravel de Sainte-Anne. Elles sont conduites à l’hôtel du gouverneur, sur le Platon où elles demeurent jusqu’en 1699. Par la suite, elles prennent possession du Monastère qu’elles ont fait construire rue Notre-Dame, aujourd’hui rue des Ursulines. Leur fonction d’hospitalières durera jusqu’en 1886 année où les Sœurs de la Providence prendront la relève.
Pendant ce temps, le Monastère de Québec s’agrandit. Ces agrandissements vont de pair avec l’accroissement régulier du nombre de religieuses et de pensionnaires.
Profitant de cette période politiquement et économiquement calme, l’art se développe au monastère de Québec. Soulignons que Mère Marie Lemaire des Anges, arrivée dans la colonie en 1671, insuffle le plus grand élan artistique à la communauté. Broderie, dorure, peinture, dentelle, chant, gravure et confection de reliquaires s’épanouissent.

Guerre et changement de régime : 1754-1759

Le début de la guerre de Sept Ans annonce des jours plus sombres pour la communauté. Le 12 juin 1759 débute le bombardement qui détruira la grande majorité des bâtiments de Québec. Les Ursulines désertent partiellement le monastère et trouvent refuge – une fois de plus – chez les Augustines.
En septembre, l’armée anglaise prend possession d’une ville de Québec dévastée. Le général anglais Murray demande à la mère supérieure, Mère Marie-Joseph-de-l’Enfant-Jésus-Esther Wheelwright, de convertir le monastère en hôpital pour les soldats blessés en échange de la réparation du monastère, ce qu’elle accepte. Anglais et Ursulines cohabitent ainsi pendant plus d’un an. Jusqu’en 1763, la misère est générale dans la colonie et les Ursulines multiplient les actes de charité envers la population.

Lire la suite : 1759-1965

» Servez-vous de la carte de droite pour découvrir les lieux marquants et la répartition géographique des Ursulines de l'Union canadienne selon les époques

Personnages marquants

  • Mère Saint-Joseph
  • Mère Cécile de Sainte-Croix
  • Marie Lemaire des Anges
  • Esther Wheelwright
  • Marie Drouet de Jésus